Lorsqu’une personne est victime d’un accident de la circulation, l’assureur du responsable mandate souvent un médecin pour réaliser une expertise médicale amiable. Ce rapport sert de base à l’offre d’indemnisation.
Mais que se passe-t-il si la victime refuse que ce rapport ou son dossier médical soient produits devant le juge ?
La Cour de cassation, dans un avis rendu le 3 juillet 2025, a apporté des précisions importantes.
Le rapport d’expertise médicale amiable contient des informations couvertes par le secret médical, qui protège la vie privée du patient.
Cependant, la Cour admet que l’assureur peut produire ce rapport en justice même sans l’accord de la victime, si deux conditions strictes sont réunies :
- Cette production est indispensable pour que l’assureur puisse exercer son droit à la preuve.
- L’atteinte au secret médical est strictement proportionnée au but recherché.
- D’un côté, le secret médical protège la vie privée de la victime.
- De l’autre, le droit à la preuve permet à l’assureur de se défendre. L’objectif est donc de garantir un procès loyal et proportionné. Le juge reste le gardien de cet équilibre.